Dans ses yeux je voyais ma mort - Dominique Mertens
Première partie partie
Chapitre 1 : Lutzelhardt
Hiver 1493.
La neige s’est mise à tomber comme un rideau qu’on aurait tiré brusquement. L’un ou l’autre flocon s’agrippe à mes cheveux ébouriffés et parfois s’accroche à mes paupières. Un long silence s’est fait en moi. Mes pas creusent des empreintes fraîches dans l’épaisseur de la neige immaculée que je prends plaisir à écraser. Ma silhouette se détache, tellement sombre, au beau milieu de ce paysage mouvant. Je suis l’un de ces Chasseurs dans la neige que Pierre Bruegel a si magistralement peints. Mais au tableau que je forme, il manque les flammes vives d’un feu attisé par une bise hivernale, ce genre de bise glacée à faire tourbillonner les myriades de flocons et à les rabattre méchamment contre le sol.
La fureur, la violence, voilà ce qui m’habite au moment précis où j’erre comme une âme en peine dans ces forêts démesurées, peuplées d’arbres énormes et noirs, dressés tels des sentinelles gardant, immobiles, un poste avancé, et scrutant les alentours en quête de quelque furtif ennemi.
" Malheur ! Malheur à toi, Wolfram Manteufel, qui oses souiller ce linceul immaculé ! Tu violes allègrement cette splendeur innocente, ce long drap de neige si pure ! Malheur et malédiction sur toi ! "
La forêt de Falkenstein recouvre toutes les aspérités qui me cernent. Cette forêt hors du temps, littéralement ensevelie sous la neige qui tombe en rafales, s’offre à moi avec une grâce étrange, m’isolant à chaque pas davantage encore des hommes. Je me sens si loin d’eux à présent, et c’est tant mieux ! Ne venais-je pas de m’arracher à tous ceux que j’aimais jusqu’alors ? J’avais cherché à rompre avec mon passé, et je m’étais égaré ! Un chant triste et profond résonnait, lancinant, dans ma tête. Il y répercutait sans fin sa supplique gémissante qui soulignait à l’envi l’irréalité de la forêt enneigée. La forêt ne connaît-elle pas sa propre mesure du temps, l’éternité ? D’aucun me l’avaient d’ailleurs déjà fait remarquer à plusieurs reprises :
" Errer dans les forêts, pour quoi faire ? Pour qu’y trouver ? "
Pour qui trouver ? Pour qui y trouver ? Tout n’était-il pas alors déjà dit ?
Mais après tout, fallait-il absolument y trouver quoi que ce fût ? Le sens de la vie n’était-il pas précisément d’errer, de fuir sans fin, loin des hommes, loin de tout… ? Échapper à la désespérance ? S’éloigner des hommes, se détourner des humains ? La forêt n’était-elle pas l’unique endroit qui pouvait m’offrir cette opportunité ?
Ici, dans la forêt de Falkenstein, les humains sont rares, et plus rares encore les voyageurs. Le long chemin qui mène de Falkenstein à Fleckenstein traverse d’impénétrables fondrières. Bordées d’arbres aux ramures serrées, celles-ci sont le rempart des repaires secrets d’une multitude de créatures sylvestres. Il faut de la témérité pour s’aventurer dans ces étendues désertées des hommes. De la témérité ou de l’inconscience, car ici règnent en maîtres toutes sortes de bêtes féroces plus redoutables les unes que les autres : ours, loups, dragons et autres monstres de la nuit. Les rares charrettes qui s’aventurent en ces lieux ressemblent à de cahotants corbillards pressés d’accomplir leur destinée : œuvrer pour la Mort à l’abri des regards importuns. Squelettiques épaves recouvertes en hâte de bâches dépenaillées, les quelques charrettes qui osent se hasarder là ne peuvent être que menées par des cochers insensés. C’est pure folie, je vous le dis, d’invectiver ainsi les montures de son attelage, plus encore si celles-ci sont luisantes d’effroi et noires d’épouvante. La Mort sillonne parfois ces forêts et il faut bien se garder d’apercevoir les liserés d’argent qui zèbrent les capes noires dont sont enveloppées ses haridelles…
Deux traces de roues parallèles formaient pourtant ces deux profondes entailles qui fuyaient devant moi. Mon imagination évoqua d’emblée les silhouettes ruisselantes et hautes, précédées de bouffées de vapeur d’eau, des chevaux d’un récent charroi passé par Falkenstein. Dans la nuit, il n’avait pas hésité à longer les lugubres amas rocheux. Non, ce ne devaient pas être ici les traces de cette sorte de haquets inconscients, prêts à verser stupidement dans quelque traître fossé. Ici règnent en maîtres souverains Dame Obscuritas, qui est l’âme même de la forêt, et Sieur Silentium, qui en est son inséparable complice. Seuls pénètrent ici les plus hardis navigateurs.
Mais les sillons se referment à mon approche, car la boue se recouvre peu à peu d’une neige inéluctable et sournoise. Son suaire éclatant enveloppe toute chose à l’instar d’une nappe de brouillard vaporeuse où se noyer pourrait être un délice. Hortus deliciorum.
" Le chemin monte encore. Eh bien, où suis-je à présent ? Loin du but, certainement… Allez, montre-toi ! Qu’attends-tu donc pour te montrer ? " songeai-je en moi-même.
Mon but ? Trouver ce chêne maléfique dont on m’a parlé récemment, cet Arbre de Justice oublié des hommes où, dans les temps anciens, se réglaient les différends et se prenaient les décisions de la Cour de Justice.
" Quel est donc ce dieu forcené qui prend un si malin plaisir à secouer son sac de blanc duvet pour qu’il en tombât tant et tant ? "
Je regardais ces myriades de flocons virevoltants, tantôt aspirés vers le haut dans un mouvement de folle allégresse, et tantôt implacablement rabattus vers le sol dans une féroce humiliation.
Je m’obstine à chercher. Le temps passe trop vite, et je commence à m’inquiéter car je n’ai encore rien trouvé : ni clairière, ni chêne séculaire… Rien ! Absolument rien d’autre que cette immensité nappée de blancheur fantomatique…
" Il faut que je trouve cet arbre ! Je veux l’avoir déniché avant que le jour ne sombre ! "
Je m’entête encore et vagabonde dangereusement sur un chemin que je devine à peine. Cet Arbre de Justice n’a cessé de croître en moi, au point de prendre une importance considérable. Tout un symbole ?
Errer, errer encore, et puis soudain ces rochers et ce brusque repli de terrain que rien ne laissait présager, avec en son centre ce puissant pilier colossalement élancé vers le ciel et entouré de grosses pierres rondes. Je le tiens enfin, cet arbre fabuleux dressé dans toute sa force virile. Ses ramures s’étalent en une débauche de branches, rameaux et tiges enchevêtrés qui fragmentent le ciel de leurs noires silhouettes. Une humidité fondante suinte entre ses racines baignées de larmes. Cette triste mélopée qui m’avait un temps visité, recommence à résonner en moi. Elle semble m’appeler et m’inviter à aller plus loin encore. Car enfin, au-delà de ce symbole par trop évident, c’est toi que je recherche. Tu dois être là, à portée de ma main.
Mais il n’y a personne ! Rien que le silence traversé par cette mélopée intérieure, et qu’accompagne cette humidité qui suinte en permanence. Mes pensées lui sont en tous points semblables : elles suintent de mon esprit et s’enroulent autour de mon corps pour en prendre inéluctablement possession. Ce sont elles qui me dictent de te chercher inexorablement, alors qu’autour de moi s’allongent inextricablement les racines de cet Arbre de Justice allégorique. Leur fonction n’est-elle pas d’enfermer et de retenir captif ? La puissance virile de ce chêne ne me renvoie-t-elle pas à toi, toi que je ne connais pas encore et que je voudrais pourtant déjà retenir captive ?
Ton visage, tes visages, ce sont ces multiples taches de lumière argentée qui dansent au creux d’une clairière herbeuse. Maintenant tu es devenue une force magnétique, et je m’affole. Le temps, lui aussi, divague. Tout tourne, tout chavire.
" Je suis, lorsque tu m’aimes, la Terre dressée droite sur son axe. "
Ne sera-ce pas ce que tu écriras un jour ? Un axe qui tourne immuablement, dans un silence imperturbable, et au travers d’espaces infinis. Au zénith de cet axe, les trois oiseaux du malheur. L’un, le plus proche de moi, amorce une descente en vol plané. Il est vu de profil, entièrement concentré sur la recherche de quelque proie perdue dans l’immensité neigeuse. Perchés à la cime d’un arbre, deux noirs oiseaux observent, indifférents, le vol léger de leur congénère. Bientôt, il s’abattra sur sa prochaine victime…
Je fus terrassé au zénith de ma vie. Par toi, Arabella !
Tes yeux se sont un instant attachés aux miens. Puis, ce fut l’éclatement subit d’une bulle d’air remontant désespérément vers la surface liquide et explosant sans bruit. Ensuite, plus rien…
Arabella ! Avant ce temps-là, toi tu existais déjà, menant ta vie tambour battant, ignorante encore de ma propre existence. Près des forêts, tu allais et venais, goûtant la vie par bouchées avides. Tu suivais du regard ceux qui t’approchaient, jaugeant leur force et départageant leurs faiblesses. Tu prenais le temps de les choisir patiemment, tes futures victimes ! Tu observais en elles la lente montée de la fièvre et surveillais patiemment l’accomplissement de ton œuvre.
Arabella, femme de feu et cruelle adoratrice de l’Amour, tu allais sous peu faire irruption dans ma vie et en infléchir le cours. J’étais pour ma part encore bien loin de me douter de ce qui allait se produire !
A ce moment-là, tu étais toujours aux prises avec Klothar, ton amant, et tu commençais à peine à entrevoir l’intérêt de mettre un terme à cette aventure sans issue Si j’avais alors pu vous entendre tous les deux, cela aurait à peu près donné ceci :
" Ma libellule, tu es venue...
Laisse-moi passer, vite ! Il ne faudrait pas qu’on me voie en ta compagnie…
Viens dans mes bras, laisse-moi te serrer tout contre moi…
Ne t’accroche pas ainsi à moi. Tu ne vois donc pas que tu me fais mal, tu m’étouffes, je ne supporte pas ça.
Pardonne-moi, mais j’ai tellement besoin de toi…
Fais donc attention ! Et puis d’ailleurs, j’en ai assez. C’est trop risqué. Personne ne doit savoir que je suis ici. Tu m’as bien comprise ? Personne ne doit le savoir. Personne !
C’est ça. J’ai bien compris : tu as honte de moi. Tu veux me cacher car tu as peur de mon amour. Je suis un prêtre, et c’est cela qui te gêne, hein… Dis-le-moi ! Dis-moi franchement que c’est uniquement ça qui te gêne chez moi : je suis un prêtre, et tu refuses d’assumer tes propres sentiments à mon égard ! "
Fuir ! Fuir comme Arabella et Klothar fuyaient alors tous les deux. Fuir le regard d’autrui, fuir les questions, fuir. Leur amour aurait-il pu s’épanouir autrement que derrière les rideaux qui travestissent les fenêtres des maisons et en rendent les façades aussi propres et lisses que des visages juvéniles ? Un tel sentiment, dès son éclosion, se voyait condamné à ne fleurir que dans la pénombre, et donc à s’étioler rapidement…
" Embrasse-moi ;" implorait sans doute Klothar dans un spasme.
A quoi tu ne manquerais pas d’ajouter, pour faire diversion :
" Regarde comme tes fleurs se sont ouvertes. Je suis sûre qu’elles ne l’étaient pas avant mon arrivée, pas vrai ?
- Oui, tu as raison : elles se sont épanouies sitôt que tu es arrivée. C’est à peine croyable.
Regarde comme le soleil illumine joliment ta demeure. Et moi qui suis obligée de fuir son éclat tant il me fait mal en ce moment. Je n’arrive même plus à oser le regarder en face. J’ai comme l’impression d’être une lépreuse. Me voici condamnée, à cause de toi. J’ai bien peur que cela ne transparaisse sur mon visage. Notre amour est interdit, je ne le sais que trop… Aimer un homme consacré à Dieu et Lui voler l’amour qui Lui revient, c’est bien là le plus grand crime qui se pût exister."
Dialogue terrible s’il en est !
Klothar et toi, Arabella, vous partagiez un amour interdit et la menace d’une dénonciation - voire même d’une condamnation publique - planait sur vos têtes. Le risque encouru - l’opprobre morale, voire aussi la flétrissure physique - n’était-il pas démesuré ? Sans en être totalement avertie, tu devais déjà en redouter les effets, car n’avait-on pas récemment voué aux gémonies quelques filles de mauvaise vie, excommunié et même livré au bûcher certains ecclésiastiques convaincus de commerce avec la gent féminine et d’entente avec les puissances infernales ?
Comment parvenir à rompre avec Klothar ? Comment en finir avec cet amour impossible ? Tel était le dilemme qui agitait tes pensées, Arabella.
Tu attendais…
Et moi, Wolfram Manteufel, j’allais te fournir l’occasion propice.
Tu ne manquerais pas de la saisir…
Arabella ! En rêve j’entrevoyais déjà son village. Sa chaumière s’y trouverait tapie comme dans un tendre écrin. Derrière la porte d’entrée, la silhouette de l’escalier se détacherait sur le mur, enchevêtrement de planches disjointes. Cet escalier, c’est par lui sans doute que je serais amené à accéder à ta chambre...
" Non, Wolfram ! Je t’en prie, ne fais pas cela … ! "
Tout, tout, tout mais pas ça. L’aimer pleinement, oui, mais lui échapper quand même. Tout sauf cette prison des sentiments, cette aliénation de ma liberté, ce renoncement à moi-même.
Tenter ma chance ? Après tout, pourquoi pas ? Ma détermination serait inébranlable… J’allais l’aimer aveuglément ! Je me sentais invincible, et tout à fait semblable à ce chêne séculaire que je contemplais rempli d’admiration. Et qui eût pu songer à abattre un arbre aussi imposant ?
La neige s’était subitement arrêtée de tomber, et les flocons s’accrochaient désespérément aux lourds nuages qui roulaient mollement par-dessus ma tête. La lumière du jour commençait à décliner. Bientôt la nuit s’abattrait sur la forêt, y semant son irrépressible désolation. Les animaux diurnes seraient impitoyablement repoussés et contraints de se terrer au plus profond des anfractuosités, soigneusement dissimulés sous la blancheur innocente du tapis neigeux. Enfin protégés, la vie pourrait alors continuer à palpiter faiblement au travers de leur corps, tandis que se lèverait le peuple de la nuit.
Il était grand temps pour moi de revenir vers ma monture que j’avais abandonnée à l’orée du bois, attelée à ma carriole. Je retournai sur mes pas, songeant combien cet endroit retiré du monde me fascinait. J’avais découvert cet Arbre de Justice dont on m’avait parlé et avais été frappé par le caractère magique du lieu, lequel semblait pourtant depuis longtemps délaissé de la curiosité des hommes.
Je retrouvai ma monture et me hâtai vers ma chère cité de Wissembourg, là où m’attendaient mon travail et mon logis.
Je venais de reprendre les affaires de mon père, lequel était décédé récemment, suivant de près la disparition de ma mère. Mon père exerçait le métier de clerc, et possédait un petit atelier où travaillaient pour lui deux copistes. A la faveur de son décès, j’avais hérité d’une confortable rente qui m’avait permis d’adopter le nouvel équipement qui commençait déjà à révolutionner de fond en comble le métier, cette presse typographique dont on parlait tant. J’escomptais gagner ainsi honorablement mon pain.
C’est dans ce contexte que je fus amené à faire la connaissance d’Arabella D. Elle aussi, à sa manière, allait bouleverser mon existence. En quelques instants je ressentirais pour la première fois à quel point j’avais toujours vécu comme étranger à moi-même. Jusqu’alors, je m’étais senti déchiré et impuissant, condamné à errer dans le labyrinthe de mon esprit.
Mon errance dans la forêt m’avait petit à petit conforté dans l’idée de rencontrer cette jeune femme dont j’avais plusieurs fois entendu parler en termes élogieux. Arabella D. était connue pour être une femme inspirée qui composait de délicates stances dédiées à l’Amour. Une femme dont les lais et les fabliaux auraient pu s’ajouter à ceux du recueil que j’escomptais imprimer un jour et diffuser auprès des cours seigneuriales de tout le pays et même de plus loin encore, puisque j’envisageais de conduire mes pas vers le Sud, en passant par Strasbourg, Colmar, Basel pour gagner enfin l’Italie. L’Italie ! Cette Italie que chantaient les poètes et les artistes de renom. L’Italie ! Le berceau de tous les arts. Moi, Wolfram Manteufel, maître imprimeur de mon état, je serais ainsi le premier à diffuser des recueils poétiques à l’usage des nobles Dames et des riches Seigneurs de la Décapole, de Franconie et de Germanie ! Je partirais à la conquête du monde !
La poésie amoureuse connaissait depuis peu une vogue sans précédent et j’entendais bien tirer adroitement parti de cet engouement nouveau : chaque Seigneur ne voudrait-il pas acquérir les odes et les chants d’amour destinés à l’élue de ses pensées ? Il y avait là matière à conquêtes, et à grande renommée. Autant d’ouvrages sortis de mes presses ; mon travail se verrait couronné pour la postérité ! La quête de l’amour et de la femme mythique telle qu’elle était célébrée dans les écrits des poètes n’allait-elle pas inaugurer une ère de prospérité et d’essor intellectuel sans précédent ? Arabella D. devait être l’une de ces femmes-là, je ne pouvais en douter.
Ne venais-je pas de trouver dans les affaires de mon père une copie manuscrite d’un poème écrit par cette jeune femme, et que mon défunt père s’apprêtait à faire illustrer par ses artisans ? J’allais poursuivre son œuvre !
Il me fallait impérativement me rendre au village de Lutzelhardt, là où habitait cette Arabella D. Cet appel me fut dicté par une voix qui s’insinua en moi alors même que je n’arrivais plus à m’arracher à la contemplation de l’Arbre de Justice. La fascination qu’exerçait celui-ci avait contribué à focaliser mon attention sur ma singulière destinée, étrangement ballotté que j’étais au gré des caprices d’une insaisissable volonté. La vue de ce terrible pilier m’avait violemment rompu le cœur et l’esprit. Elle libéra une énergie qui déferla en moi comme une véritable révélation : nul doute que cette colonne supportait le toit qui jusqu’ici m’avait protégé, mais qu’un éclair fulgurant allait faire s’écrouler avec fracas. Je compris que le décès de mes parents avait déclenché un processus caché qui était occupé à me submerger…
Je pris la décision de m’arrêter en chemin et de faire halte à Lutzelhardt.
Le ciel s’assombrissait au-dessus de moi. Il était grand temps de mettre un terme définitif à mes errances perpétuelles.